La différence, c’est normal
J’ai fait mon « coming out » à 16 ans et j’ai toujours su que j’aimais les hommes du plus loin que je me souvienne. Je me doutais très bien que ma famille, mes amis et tout mon entourage l’accepteraient très bien. Mais pourquoi est-ce que j’ai attendu si longtemps pour sortir du placard et pourquoi est-ce que j’ai fondu en larmes après l’avoir annoncé à mes parents? Simplement à cause de la crainte et de la peur du jugement. À cause des mêmes pensées qui rebondissaient toujours dans ma tête avant de me jeter à l’eau: « Et si ça ne se passe pas comme prévu? Et si je perds des personnes qui me sont chères? » Parce qu’à l’adolescence on veut plaire à tout le monde, on veut être populaire, avoir le plus d’amis possible et « fitter dans le moule ». Et malheureusement, l’homosexualité ne fait pas partie des caractéristiques tant valorisées de l’image du bon joueur de football populaire. Je reportais toujours cette annonce à plus tard, je glissais le problème sous le tapis. J’ai dû la faire lorsque je n’avais plus le choix, c’était devenu trop lourd et je ne voulais plus m’empêcher d’aimer qui je voulais.
C’était tellement un soulagement, un poids de moins sur mes épaules, il fallait que ça sorte. C’était une barrière de moins pour être moi-même. Je pouvais enfin être qui je suis pleinement, sans devoir garder mes pensées ou mes sentiments pour moi par peur d’être jugé. Les « coming outs » ne devraient pas exister. Ce n’est pas un choix que nous prenons et devons annoncer. Nous ne nous levons pas un matin en prenant cette décision au même titre qu’un hétérosexuel ne décide pas d’être hétéro. Je suis né gai comme je suis né avec les yeux bruns. C’est simple comme ça.
C’était une étape difficile à faire, mais je ne le regrette nullement. J’ai eu la chance d’avoir un entourage ouvert d’esprit qui m’a accepté comme je suis. Mais ce n’est malheureusement pas le cas pour tous encore aujourd’hui. Le taux de suicide est en moyenne 4 fois plus élevé chez la communauté LGBTQ+ que chez les hétérosexuelles. Les chiffres sur la santé mentale en général concernant cette population sont d’autant plus déplorables.
Le problème ne vient pas de nous. Il vient de la peur du jugement que certains ont face à notre différence.
Mais c’est normal d’être différent, nous le sommes tous.
Il suffit de l’accepter.
Jean-Christophe